LA QUESTION QU'ON SE POSE TOUJOURS !
Voici Sanââ, une chienne cocker spaniel de 3 ans, référée par son vétérinaire traitant pour des saignements vulvaires évoluant depuis deux mois, a été acceptée au service de reproduction des carnivores de l'hôpital des animaux de compagnie de l'EnvA.
Le propriétaire rapporte aussi du léchage compulsif et une incontinence depuis la stérilisation qui a eu lieu à 10 mois d’âge, avant les premières chaleurs. Un puppy coat syndrom, un entropion vulvaire, une vulve barrée et des ulcères vulvaires ont été mis en évidence.
Une chirurgie de périnéoplastie est mise en place afin d’ouvrir la vulve. Cet acte permet d’arrêter la macération dans les plis vulvaires et donc de guérir les ulcères qui s’assèchent au contact de l’air.
Les chiennes stérilisées précocement voient leur développement génital et corporel affecté par l’absence d’imprégnation hormonale. Ici, Sanââ a fait l’expérience d’une bonne partie des effets secondaires d’une stérilisation précoce :– le puppy coat syndrom (un poil duveteux, semblable à un poil de chienne prépubère)
– l’incontinence post-stérilisation (le cocker étant une race prédisposée, au même titre que les boxers, braques, setters et races géantes)
– l’entropion vulvaire ou « vulve barrée » (pli périnéal de peau recouvrant la vulve et empêchant l’écoulement normal des sécrétions uro-génitales)
Certaines races de chiennes, notamment les grandes races et races géantes, sont également prédisposées aux affections ostéo-articulaires telles que la dysplasie du coude et de la hanche, les ligaments croisés et les fractures épiphysaires.
Une consultation de pré-stérilisation est essentielle avant tout acte de stérilisation afin de définir le meilleur moment pour réaliser l’acte chirurgical, ou trouver une alternative autre.
La stérilisation n’est pas un acte aussi anodin qu’on l’imagine communément. Elle peut être réalisée après les premières chaleurs, de façon à limiter les risques cités plus haut.ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D'ALFORT